Snapchat veut dominer la réalité augmentée avec SnapOS, son nouveau système d’exploitation innovant. Plongez avec nous dans l’univers des Spectacles, ces lunettes révolutionnaires qui redéfinissent l’expérience utilisateur en AR.
Snapchat s’est imposé comme pionnier dans le domaine de la réalité augmentée (AR), bien avant ses concurrents. Depuis l’introduction de ses filtres en 2015, la plateforme a révolutionné l’usage de l’AR, revendiquant aujourd’hui plus de 300 millions d’utilisateurs quotidiens en AR. Une prouesse qui témoigne de son avant-gardisme.
Si l’AR sur smartphone est amusante, l’avenir de cette technologie réside dans des dispositifs portés au niveau des yeux. C’est là que Snapchat intervient avec ses « Spectacles », une innovation que nous avons eu le privilège de tester.
Un produit visionnaire mais encore en développement
Pas la peine de sortir votre carte bancaire pour l’instant, les Spectacles de Snapchat ne sont pas encore disponibles à la vente au grand public. Actuellement, ils sont destinés aux développeurs, dans le cadre d’un kit de développement.
Snapchat vise haut avec un plan à long terme, en créant SnapOS, un système d’exploitation dédié qui pourrait bien devenir l’équivalent de Windows ou Android dans le monde de l’AR. Cependant, pour séduire les utilisateurs, il est essentiel de proposer un écosystème d’applications riche et varié, comme en témoigne l’échec de Windows Phone.
À ce jour, les Snapchat Spectacles présentent quelques limites. Leur taille imposante et leur poids de 226 g intègrent une batterie et quatre caméras, pour une autonomie limitée à 45 minutes. De plus, elles chauffent beaucoup et offrent un angle de vision restreint de 46°.
En revanche, SnapOS offre déjà un système de contrôle entièrement manuel, alliant ergonomie et réactivité. Besoin de revenir en arrière ? Un simple geste sur votre main gauche suffit. Déplacer ou agrandir une fenêtre ? Il vous suffit de l’attraper.
À noter que ces lunettes sont totalement autonomes, affichant directement tout ce que vous voyez sans nécessiter un smartphone.
Nous avons pu expérimenter quelques fonctionnalités pendant plusieurs minutes, testant des jeux comme un clone de Beat Saber, dessinant dans l’air, ou écoutant de la musique via les branches des lunettes. Si le produit final semble encore lointain, les bases d’un OS fonctionnel sont bien présentes. La vision de Snapchat pour l’AR semble unique, se différenciant nettement des Ray-Ban Meta AI, qui ne visent pas à afficher des informations directement sur le verre.
La vision futuriste de l’AR : le see-through
Qu’il s’agisse de flair ou de chance, Snapchat a fait un pari judicieux en investissant dans l’AR, une technologie qui connaît actuellement un regain d’intérêt, propulsée par des innovations comme le Meta Quest 3S ou l’Apple Vision Pro, sans oublier les nombreux prototypes dévoilés au CES 2025.
Pour Snapchat, beaucoup de ces produits manquent leur cible. Selon Antoine Gilbert, Directeur du AR Studio, « Personne ne fait de vraie réalité augmentée pour le moment ». La différence réside dans deux concepts : see-through et pass-through.
Le pass-through, adopté par Meta Quest et le casque d’Apple, consiste à visualiser la réalité augmentée à travers une caméra. En revanche, le see-through permet de voir la réalité avec ses propres yeux, en superposant une couche d’AR via les verres des lunettes.
Chaque approche a ses avantages et ses inconvénients. Le pass-through nécessite une installation plus lourde, avec des écrans et une perception de la réalité limitée par la qualité des caméras. Le see-through utilise des techniques d’affichage complexes encore en développement, ciblant davantage les interactions sociales et l’utilisation nomade. Dans le cas des Spectacles, Snapchat utilise des projecteurs miniatures à cristaux liquides sur silicium (LCoS).
Un développement patient pour un avenir prometteur
Pour soutenir le développement de ses lunettes et de son OS, Snapchat a investi en 2022 dans un « AR Studio », un espace situé à Paris dans le 13ᵉ arrondissement, où nous avons pu les rencontrer.
L’objectif de cet espace est de travailler sur « des projets en contexte maîtrisé », comme le décrit Antoine Gilbert. Des expériences comme l’exposition « L’Égypte augmentée » au Louvre en sont de parfaits exemples. Une étape cruciale dans la création d’un produit destiné aux consommateurs.
« Il y a trois étapes », précise le directeur du studio. « D’abord, l’environnement maîtrisé dans des contextes éducatifs, sportifs, etc. Ensuite, le travail des développeurs » qui pourront créer des applications sur SnapOS. Et seulement après ces deux étapes, le grand public sera concerné.
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