Le chaos de la désinformation sur X (anciennement Twitter) pourrait bien entraîner des conséquences financières pour le géant des réseaux sociaux. Armée des régulations du DSA, la Commission européenne a initié une investigation fin 2022. Désormais, c’est Reporters sans frontières qui passe à l’offensive en France avec une plainte bien documentée.

Une vidéo intrigante a pris d’assaut X/Twitter à la fin de l’été, arborant le logo de la BBC et des éléments graphiques de Reporters sans frontières. Elle prétendait – à tort – que RSF avait produit une étude sur les tendances nazies chez les soldats ukrainiens, une fausse allégation alimentée par le Kremlin pour légitimer l’incursion en Ukraine.

Le rôle de X/Twitter dans la propagation de la désinformation

Après des recherches approfondies, RSF a mis en lumière le rôle du Ministère des Affaires étrangères russe, ainsi que de deux ambassades. L’organisation a exhorté Twitter à exercer une modération rigoureuse, utilisant les outils offerts par le règlement pour les services numériques (DSA) auquel la plateforme est soumise. Une dizaine de signalements ont été émis.

«Malgré une série initiale de refus et des demandes d’informations supplémentaires auxquelles nous avons répondu, aucune de nos réclamations n’a conduit au retrait de contenus diffamant notre organisation», se lamente RSF. Les réponses de Twitter aux signalements semblaient automatisées, sans intervention humaine.

Face à l’inaction face à un contenu mensonger ayant accumulé plus de 500 000 vues sur X et Telegram, RSF a décidé de poursuivre la société d’Elon Musk pour «diffusion de fausses nouvelles, atteinte à l’image de la personne, usurpation d’identité et complicité».

En parallèle, une plainte pour diffamation a été déposée contre l’auteur du premier post ayant partagé la vidéo. Le compte «Patricia», bien connu pour sa rhétorique haineuse et sa propension à amplifier la désinformation, est dans le viseur de l’organisation.

«En refusant de supprimer les contenus qu’elle sait faux, pour en avoir été dûment informée par nos soins, X se rend complice de la désinformation qui circule sur sa plateforme», déclare Antoine Bernard, directeur du plaidoyer et de l’assistance de RSF. «Elle met aujourd’hui à disposition de ceux qui propagent le faux, cherchent à tromper et manipuler les opinions publiques, un arsenal de moyens et une visibilité exceptionnels tout en assurant une parfaite impunité à leurs auteurs».

Les répercussions pour X/Twitter dans un climat tendu

Ces actions en justice surviennent alors que Twitter navigue en eaux troubles. La Commission européenne, après une enquête lancée en décembre dernier, a publié cet été des conclusions préliminaires établissant que le réseau social enfreint le DSA. Reporters sans frontières a activement contribué à l’enquête, fournissant des témoignages et des preuves concernant leurs signalements.

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