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Vanguard 1, le second satellite lancé par les États-Unis il y a 67 ans, suscite désormais l’intérêt des ingénieurs et des historiens. Après une analyse poussée, ce pionnier de l’espace pourrait bien être capturé et ramené sur Terre. Cette opportunité unique permettrait d’étudier les effets de l’exposition prolongée au vide spatial sur divers matériaux.

En 1957, l’Union soviétique a ouvert la voie avec le lancement de Spoutnik 1, le premier satellite artificiel au monde. Un an plus tard, les États-Unis ont riposté avec Explorer 1, suivi de près par Vanguard 1, qui s’est distingué en tant que premier satellite à générer de l’énergie à partir de cellules solaires. Contrairement à ses prédécesseurs, Vanguard 1 n’a jamais cessé de tourner autour de notre planète. À ce jour, il continue son voyage sans relâche, bien qu’il soit officiellement hors service depuis 1964.

Lors d’une récente conférence scientifique organisée par l’American Institute of Aeronautics and Astronautics, des ingénieurs et des historiens ont évoqué pour la première fois l’idée d’une mission de récupération de Vanguard 1, visant à le ramener sur Terre.

Pourquoi récupérer Vanguard 1 est essentiel

L’objectif ? Examiner les composants et matériaux de ce satellite unique, exposé depuis si longtemps aux conditions hostiles de l’espace. Tandis que Spoutnik 1 n’a duré que trois mois en orbite et Explorer 1 douze ans, Vanguard 1 représente une précieuse relique de l’histoire aérospatiale. En le ramenant, nous pourrions le protéger des dangers de l’espace et d’une éventuelle désintégration dans l’atmosphère terrestre.

Actuellement, nous savons que cet ancien satellite évolue sur une orbite elliptique, avec un périgée d’environ 660 kilomètres et un apogée à 3 822 kilomètres. Grâce à ces données, et à l’aide de capteurs de haute résolution, il serait possible de s’approcher de Vanguard 1 à distance pour un premier état des lieux. Selon Matt Bille, analyste en recherche aérospatiale chez Booz Allen, une telle évaluation est envisageable, bien qu’il reste à voir si des institutions jugeront l’investissement justifié.

Les étapes pour ramener Vanguard 1 sur Terre

Depuis le Colorado, Matt Bille et son équipe ont mené des recherches sur les scénarios possibles pour un « sauvetage » de Vanguard 1. L’idée initiale serait de ramener le satellite vers une orbite basse, voire à proximité de la Station spatiale internationale, tant qu’elle est encore en activité. Si son état le permet, des fonds pourraient être levés par le biais d’investisseurs philanthropes. Les entreprises du secteur spatial pourraient également s’y intéresser, désireuses de démontrer leur maîtrise du repositionnement orbital et de ramener un objet « inestimable pour toute la communauté spatiale ».

Vanguard 1 Satellite Archive 1958
Vanguard 1 ne mesure que 15 centimètres pour 1,46 kg. Il évolue actuellement entre 660 et 3 822 kilomètres d’altitude sur une orbite elliptique autour de la Terre © Naval Research Laboratory

Apprendre du passé : le cas des moteurs d’Apollo 11

En 2013, une autre mission de récupération a eu lieu, financée par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon et de la société aérospatiale Blue Origin. Cette mission visait à récupérer des pièces des moteurs de la fusée Saturn V utilisée lors de la mission Apollo 11, du fond de l’Atlantique.

Avec Vanguard 1, la précision sera cruciale, car le satellite ne mesure que 15 centimètres pour 1,46 kg. Sa forme sphérique en aluminium et son antenne de 91 cm nécessiteront une manipulation minutieuse.

« Pour les ingénieurs spécialistes des matériaux et les historiens de l’espace, capturer Vanguard 1 offrirait une opportunité d’apprentissage sans précédent », soulignent Matt Bille et ses collègues. Ils considèrent que ce satellite offre une chance unique d’étudier les effets des radiations et de l’exposition prolongée à l’espace sur les matériaux. D’autres satellites seraient tout aussi intéressants à analyser, mais ils sont souvent hors de portée, comme les sondes Voyager 1 et 2, qui explorent l’espace interstellaire depuis près de 50 ans.

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